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Cahier de l'élève - Français

Prépa PSI : Penser l'Histoire - Introduction

Le thème de l'année 2007-2008 du cours de Français de prépa PSI (et les autres aussi surement d'ailleurs) est : Penser l'histoire.
Trois oeuvres au programme :
Horace de Corneille (1606 - 1684)
Les mémoires d'outre-tombe (livres IX à XII) de Chateaubriand (1768 - 1848)
Le 18 brumaire de Louis Bonaparte de Karl Marx (1818 - 1883)

Pour rappel, pour les 3/2 et les 5/2 de cette année, le thème de l'année dernière (l'imagination) est toujours au programme ;) Mais oui, je sais que vous aimez Malebranche :p

I] Définitions

Le mot "histoire" a un double sens :
  • événements qui se sont déroulés dans le passé
  • récit de ces événements
  • On peut rajouter : récit d'événements inventés. Mais ici on va s'en ficher puissamment

Histoire vient du mot "historia" (qui a pour origine le mot "voir") qui signifiait "enquête". Vu que c'est pas super important, on va pas chercher plus loin ^^

Pour "Penser l'histoire", il faut donc :
  • Réfléchir sur ce qu'il s'est passé
  • Réfléchir aux discours qui expliquent ce qui s'est passé

Les philosophes se sont intéressés très tôt à l'histoire. Eh oui, seul l'homme a une histoire, les animaux n'en n'ont pas. Par conséquent, éh bien c'est intéressant (enfin ça peut l'être :p); voilà pourquoi, par exemple, Hegel, Nietzsche, Foucault, Cicéron se sont penchés dessus. Voyons voir quelques définitions de l'histoire données par des philosophes/historiens :
L'historien Marrou : L'histoire c'est La connaissance du passé humain.
L'historien Marc Bloch : L'histoire est la science du passé des hommes.

Vous voyez alors tout de suite quel va sûrement être un de nos problèmes de l'année : comment définir ce qu'est l'histoire puisqu'on la connait au travers d'un récit ? On peut aussi se poser cette question : Peut-on avoir un passé sans qu'on puisse le raconter ?, etc...
Je suppose que vous avez déjà la migraine rien que de penser au nombre de questions que cela implique. Moi aussi ;)

II] Origine de l'histoire

L'histoire a dû naitre à Sumer (croissant fertile en gros, civilisation Sumérienne), en Chine, ou bien en Egypte. (C'est un peu inexacte tout ça, n'est ce pas ? Après tout, qu'importe ?)
Pour définir la "naissance" de l'histoire le plus simple est de dire que l'histoire naît véritablement avec l'écriture. Au départ elle n'est composée que de listes de guerres, de conquêtes, ou bien de dirigeants. Mais très vite, cela se peaufine et on commence à trouver de véritables récits historiques, d'autant plus que l'histoire est lié à la politique. (Horace de Corneille en est (parait-il :huh:) un très bon exemple.)

Tout cela suppose l'apparition d'une "conscience historique", ce qui implique donc l'idée de "temps". C'est l'idée que "ce que l'on vit ne
va pas se reproduire, c'est donc du passé qu'il faut garder en mémoire à tout prix" ou même "il faut éviter que cela se reproduise, gardons-le en mémoire". Cela dit, il y a tout de même cette idée de "Il n'y a rien de nouveau sous le soleil" (qu'expose Salomon dans l'Ecclésiaste, oui, oui c'est un livre de la Bible mais ça, y a peu de chances qu'on vous le dise en cours) que tout se répète.
Une autre preuve de la prise de conscience d'une "histoire" est l'apparition du calendrier, car ce dernier permet de reconstituer une chronologie, de dater. Un calendrier a même un début. (par exemple le calendrier chrétien place l'an 0 à l'année de la naissance de Jésus-Christ.)

On peut donc dire que "penser l'histoire" c'est en noter les événements importants et établir des liens entres eux selon une logique historique variable.
Pourquoi "variable" ? Bah Hérodote (l'un des pères de l'histoire) par exemple présente son travail comme une recherche, il présente l'histoire comme une "mémoire" et il parle autant de son peuple que des autres, les barbares (ce qui montre déjà un certain souci d'impartialité). A d'autres époques (comme au moyen-âge) on n'avait pas la même tolérance envers les autres peuples.

III] Quelles méthodes pour l'histoire ?

But : La vérité (des faits)
Afin de toucher au but, l'histoire travaille sur des traces, souvent des textes.
Corneille travaille à partir des textes de Tite-Live, Marx sur des journaux et Chateaubriand prouve ses écrits à l'aide de textes officiels. (actes de naissances, mariages, morts, etc.)

Le problème principal c'est que l'histoire, c'est l'histoire de l'homme. Or qui étudie l'histoire de l'homme ? Eh bah c'est l'homme. Gênant n'est-ce pas ? (même problème avec le cerveau, mais seuls ceux qui ont lu l'Ultime secret pourront comprendre :lol:) La subjectivité est donc obligatoire, on ne peut que la limiter. Un bon exemple est sans doute Voltaire (1694 - 1778) qui a effectué un vrai travail d'historien sur Le siècle de Louis XIV, mais il a un parti pris contre la religion. (rappelez-vous, il est déiste)

Il faut aussi songer aux mensonges politiques, à la propagande qui ont falsifiés et corrompus bon nombre de documents. Un petit exemple :
Image
De gauche à droite : Voroshilov, Molotov, Staline et Ejov.
La critique des sources est donc indispensable !

Mais heureusement, malgré tout, on peut essayer de garantir la véracité de l'histoire :
  • Les historiens et les philosophes doivent faire un grand travail de comparaison, de confrontation, de vérification des textes, des traces, des faits. Par exemple, le Carbone 14 permet de dater un objet, c'est une des méthodes que l'on peut utiliser pour vérifier des faits. Les historiens travaillent donc en étroite collaboration avec les archéologues.
  • Le regard des autres historiens, et de la science permettent de corriger et de vérifier l'histoire. Cela dit, il y a toujours des révisionnistes ou négationnistes qui contestent de grandes parties de l'histoire. (comme par exemple la Shoah. Y a des quiches partout.) D'où problème.

IV] L'histoire est-elle une science ?

Aristote (-384, -322) rejette l'étude scientifique de l'histoire. En effet, l'histoire ce sont des faits, il y a une part de hasard et l'homme étant sujet de l'objet le résultat ne peut-être scientifique.

Cela dit, l'histoire vise désormais à être scientifique. On utilise des méthodes de raisonnement particulière : induction, déduction. Il y a un effort de rationalisation. Les historiens s'appuient désormais sur des chiffres, des quantités, le traitement des données se fait de manière scientifique. Enfin, l'histoire s'enseigne. (cela dit, on enseigne aussi le dessin ou la musique. Donc cet argument est un peu pipeau :unsure:)

Le mythe de l'âge d'or
Hésiode (VIIIème siècle av. J.-C.) dans sa Théogomie raconte l'histoire de l'homme et parle de l'âge d'or : l'homme vit dans une période merveilleuse au milieu du dieu Chronos, maitre du temps. L'homme vit donc dans une éternelle jeunesse. Mais par la faute d'Hybris, c'est la décadence et la fin de cette magnifique époque.

Dans l'histoire on remarque donc un désir de revivre les temps passés.

Conception chrétienne de l'histoire
Pour les chrétiens du moyen-âge le souvenir du péché originel est constant. L'homme et la femme étaient en présence directe avec Dieu dans le jardin d'Eden et ils ont été chassé lorsqu'ils ont cueilli et mangé du fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal.
On pourrait donc parler d'une envie de se racheter. (malheureusement c'est pas trop possible humainement parlant. D'où la redécouverte au moment de la réforme : l'homme ne peut pas se racheter, mais Dieu l'a déjà racheté par Jésus-Christ. Incroyable, mais vrai.)

De plus, il y a aussi cette pensée providentialisme : Dieu intervient dans l'histoire. (on le voit très clairement dans les textes Bibliques au travers du peuple d'Israël)

Le millénarisme
Croyance qu'il y aura un millénium.
C'était dans mon cours, mais je ne vois pas le lien de cette partie avec le reste. Bref, en tout cas, le millénium c'est la période où le messie règnera pendant 1000 ans sur la terre avant (ou après ?) le jugement dernier. C'est développé dans l'Apocalypse. (le dernier livre de la Bible, toujours la même ;))

Foi dans le progrès humain - siècle des lumières (17ème)
Cette foi dans l'homme remplace au 17ème siècle, en quelque sorte, la religion. Des philosophes : Diderot, Condorcet, Voltaire... développent cette idée et espèrent un moment heureux où les hommes auront confiance dans l'avenir et le progrès humain.
Hegel (1770 - 1931) écrira d'ailleurs dans La raison de l'histoire : L'histoire n'est que l'image et l'acte de la raison.

Le Marxisme
L'histoire se dirige vers une société sans classe et l'égalité y règnera.

Les philosophes de la fin de l'histoire
Fukuyama (1952 et c'est tout parce qu'il est pas mort ^^) par exemple, un Hégelien (semble-t-il) parlant de la chute du mur (de Berlin - 9 novembre 1989 svp) exprime qu'il n'y aura plus d'histoire car plus d'affrontement entre les blocs. C'est l'idée que l'histoire a une fin.
Mais son raisonnement ne tient pas à une analyse approfondie ! (c'est quiche parce que ça nous aurait éviter de plancher sur "Penser l'histoire" toute l'année. :lol:)

V] Historiographie ou l'histoire de l'histoire

L'histoire exemplaire
Type d'histoire fondé sur des personnages de bataille. (donc plutôt au moyen-âge) C'est donc très souvent romancé : histoire événementielle. Il y a un côté moral. (héros, ...)

Historiscisme
Voltaire critique l'histoire exemplaire. Ranke (1795 - 1886) définit ainsi l'histoire : montrer comment les choses se sont ainsi passées. On tend donc vers une réalité globale.

Voilà pourquoi, bien avant ces deux personnages, l'école d'Athènes formait des chercheurs, des géologistes et aussi des historiens !

Critiques faites à l'historiscisme : cela reste dans l'événement, il y a incapacité de prendre du recul sur l'histoire.

Le marxisme
Marx balance de nouveaux mots clés : l'économie et l'histoire sociale. L'histoire de toute société jusqu'à nos jours n'a été que l'histoire de la lutte des classes. On touche donc ici au matérialisme historique ! L'histoire devient alors une science.

Ecole des annales
Marc Bloch (1886 - 1944) et Lucien Febvre (1878 - 1956) sont contre l'école historisciste, ils créent alors : l'écoles des annales. Ils veulent étudier tous les aspects de l'histoire : "longue durée" ! On voit alors naitre des études sur tout le bassin méditerranéen au 16ème siècle (de manière historiquement scientifique si je puis dire ^^) l'études de village, du bleu à toutes les époques, l'histoire de la propreté...


Et l'évolution de l'histoire n'est pas finie ! D'autres approches vont venir.
En se balladant un peu sur le net, on remarque facilement des sites comme Wikipédia, l'encyclopédie libre ! On surfe aussi sans difficulté sur des tas de sites Internet ou sur des blogs où tout un chacun exprime et développe ses idées. N'est-ce pas ça le futur de l'histoire ?
Oui je sais, ça fait peur.

VI] Rôle de l'imagination

Au cours de l'histoire, il y eut très vite un procès entre historiens (refusant et s'interdisant l'utilisation de l'imagination) et les auteurs de romains historique. (tolérant l'imagination)
Cela dit au XXème siècle, on redonne à l'imagination un rôle dans l'histoire, car l'histoire devient un genre littéraire L'histoire est d'abord un art, un art littéraire essentiellement. expose G. Duby (1919 - 1996) l'imagination collective est donc nécessaire.

Je suppose et j'espère qu'on aura l'occasion de reparler de l'imagination dans l'histoire.

VII] Conclusion

Alors que dire pour finir ?
Déjà, précisons : le présent s'explique par le passé. Mais pour étudier le passé, il est nécessaire de connaitre le présent. (lire le passé à partir du présent, c'est la méthode qu'emploie Marx dans le 18 Brumaire de Louis Bonaparte)
L'histoire apparait donc comme une forme d'activité intellectuelle à la fois poétique, (c'est-à-dire usant de l'imagination) scientifique et philosophique.


Bon courage pour "Penser l'histoire" cette année, et l'année prochaine pour ces chers sups aussi :p




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